Thèmes : avant tout un paysagiste

 

Etienne Mariol a représenté presque exclusivement des paysages dans la lignée de l'école de Barbizon et de Millet dédramatisé, sans connotation sociale; son iconographie est étrangement proche de celle de Pissaro.

L'oeuvre d'Etienne Mariol ne fait concession à aucun modernisme : c'est une oeuvre pratiquement atemporelle. La ville en est absente et seul le pastel Fenêtre de mon atelier, qui représente Bordeaux, évoque un milieu urbain. Etienne Mariol ne consacre aucune autre uvre à sa ville ce qui ne manque pas d'étonner, le port de Bordeaux étant un sujet prisé des peintres et dessinateurs.
Les paysages représentés évoquent les travaux des champs par la présence de fermes et de champs cultivés et sont animés par des nombreuses silhouettes de paysans.
Les approches romantiques des paysages sont peu nombreuses : la campagne a le plus souvent un coté utilitaire et c'est avant tout le cadre du travail rural.

La minutie avec laquelle Etienne Mariol représente l'architecture locale fait de son uvre un véritable document d'histoire. Le trait est vivant, le traitement jamais ennuyeux, mais l'artiste ne fait aucune concession quant à la véracité des paysages et des immeubles représentés.

Le Lot-et-Garonne, la région de Verteuil où Etienne Mariol visitait des parents a été la source d'inspiration principale jusqu'en 1886.
Puis, de 1886 à 1890, les titres des tableaux font constamment référence au Périgord : Vielle corderie en Dordogne, Le rocher de St Julien, Matinée d'Août en Dordogne, Les Eyzies.... Peut-être l'artiste se rendait-il chez son ami Louis Cabié qui possédait une propriété aux Eyzies.

La Dordogne attirait les peintes : on connaît des tableaux de Léonce Chabry, professeur d'Etienne Mariol, intitulés Bords de la Vézère. Plus près d'Etienne Mariol, ses amis Louis Cabié et Alfred Smith ont peint des séries de vue prise aux Eyzies, à Saint Cirq ou sur l'Isle, près de Périgueux.

En 1890, année du mariage du peintre, la Dordogne est abandonnée au profit des paysages des environs de Toulouse et d'Auzeville où Etienne Mariol séjourne souvent, dans la famille de sa femme, au château de Vassal.

Fleuves et rivières sont fréquemment évoqués dans les livrets des expositions : Bords de Garonne, La Garonne au port de Bègles, Les bords du Ciron à la Trave, Barrage sur la Lède à Casseneuil, L'estey à Terasson, Les bords du canal de Cette, Bords de l'Isle à Libourne, Bords de Garonne à Pont-Neuf sans oublier Bassin d'Arcachon à Gujan.


Ces paysages sont peints à une saison bien précise, et, comme pour beaucoup de peintre de plein-air du XIX ème siècle, l'intérêt que porte Etienne Mariol aux variations saisonnières se retrouve dans le titre de plusieurs tableaux : Printemps, Lisière de bois fin Novembre; Champ de fleurs en Avril, Matinée d'Août; Soirée d'Avril

Des paysages identiques seront représentés à l'aquarelle et à l'huile avec la même composition (La roque Gageac 1888).

 

Malgré maîtrise et la délicatesse dont il a fait preuve, Etienne Mariol réalisera très peu de natures mortes. Le Bouquet de pétunias, le menu illustré du lunch de mariage représentant deux fleurs blanches dans un vase, l'aquarelle Bibelots et les objets familiers du peintre figurant dans le pastel La fenêtre de mon atelier sont les seules natures mortes qui nous soient parvenues.
A l'exception de l'aquarelle Bibelots en 1885 et du pastel La fenêtre de mon atelier en 1888 les catalogues d'exposition ne mentionnent que des paysages.

Sauf quelques dessins de jeunesse, sans doute des dessins d'atelier, les rares personnages sont tous des travailleurs campagnards, vêtus de bleus, couleur depaysans comme nous l'apprennent également les autres peintres qui les ont représentés Millet, Pissarro.

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